L’hirsutisme : causes et solutions
Certaines femmes, environ 1 sur 10, sont atteintes d’hirsutisme. Il s’agit d’une pilosité excessive à des endroits pas vraiment féminins et normalement réservés aux hommes.
La pilosité est plus importante notamment au niveau du menton, des mandibules ou de la lèvre supérieure. Cette pilosité gênante se retrouve aussi sur le reste du corps comme le ventre, le dos ou encore la poitrine.
Bien sûr, la plupart de ces femmes atteintes d’hirsutisme sont complexées par cette pilosité envahissante. Cela peut donner lieu à une réelle souffrance psychologique, voire même une isolation sociale.
Mais comment reconnaître l’hirsutisme?
À quoi cela est dû? Et comment retrouver une pilosité normale?

Qu’est ce que l’hirsutisme?
L’hirsutisme se caractérise par une pilosité excessive aux endroits typiquement masculin.
Il ne faut pas confondre avec l’hypertrichose qui elle est une pilosité excessive, mais seulement sur les zones habituelles de la femme.
Longtemps mal connue, cette particularité chez les femmes était autrefois synonyme d’être une bête de foire. Ces femmes étaient même appelées les « femmes à barbes » .
Ce n’est qu’à partir du 20 ème siècle, que le domaine médical a sû identifier les causes de ce phénomène et lui donner un nom. Aujourd’hui, on peut identifier l’origine de cette pilosité excessive et même la traiter.
Les causes de l’hirsutisme
Un dérèglement hormonal
Au niveau des ovaires
Le plus souvent, l’hirsutisme est dû à un dérèglement hormonal au niveau des ovaires. C’est le cas dans environ 7 cas sur 10. C’est ce que l’on appelle le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
On peut soupçonner cette cause lorsque la pilosité excessive est accompagnée de règles irrégulières. Les ovaires produisent alors un taux d’androgène plus élevé que la normale. Il est tout à fait normal de retrouver cette hormone chez la femme, mais elle est normalement présente en moins grande quantité que chez l’homme.
Cette hormone est responsable des caractères masculins comme notamment la pilosité. Parmi les autres caractères liés à cette hormone, on trouve également une voix rauque, une peau grasse et acnéique, une musculature développée, l’atrophie des seins ou encore l’hypertrophie du clitoris.
Au niveau des glandes surrénales
Dans certains cas, ce dérèglement hormonal peut être dû à une maladie héréditaire au niveau des glandes surrénales. Cette zone du système endocrinien située au-dessus des reins régule certaines fonctions de reproduction en association avec les ovaires.
Une pilosité excessive dans le cas de l’hirsutisme est parfois liée à une forme modérée d’hyperplasie congénitale des glandes surrénales. Cette maladie impacte directement la pilosité avec un dérèglement hormonal et une production anormale.
La ménopause
Une grande partie des femme voient leur corps changer à l’arrivée de la ménopause. Ces changement sont liés aux hormones qui s’adaptent lorsque le corps de la femme n’est plus en âge de procréer.
Les femmes ménopausées voient souvent apparaître des poils à des endroits pas forcément esthétiques comme le menton ou d’autres zones habituellement réservées aux hommes. Cela s’explique par la chute d’oestrogènes alors que le niveau d’androgènes reste au même niveau. C’est ce déséquilibre hormonal qui crée l’apparition de poils indésirables.
Le facteur héréditaire
En dehors des causes hormonales, on trouve le facteur héréditaire. Lorsque les taux hormonaux sont normaux, il se peut que vous ayez hérité de la pilosité excessive dans votre famille. Si votre maman est très poilue, ainsi que votre grand-mère, il y a de fortes chances pour que cela soit écrit dans vos gènes. Pour cause, une suractivité des androgènes au niveau des récepteurs du follicule pileux.
Certaines populations et origines sont plus touchées, comme notamment les femmes européennes, plus particulièrement d’origine méditerranéenne.
Une hypersensibilité des follicules pileux
Il est également possible que votre hirsutisme soit dû à une hypersensibilité des follicules pileux à la testostérone. C’est ce qui provoque cette pilosité anormale chez environ 2 femmes sur 10. Dans ce cas, les taux hormonaux sont tout à fait normaux, mais les follicules pileux sont tout simplement plus sensibles que la moyenne.
Les médicaments en cause
Certains médicaments peuvent aussi être responsables de cette pilosité anormale. C’est notamment le cas des anabolisants qui stimulent la production de testostérone. Les culturistes ont souvent recours à ces médicaments pour aider à sculpter leur corps.
D’autres médicaments pour l’hypertension artérielle, l’épilepsie ou encore la prise d’hormones de croissances peuvent influencer la pilosité.
Lorsque les femmes utilisent ce type de médicaments, elles sont généralement renseignées au sujet des effets secondaires. Elles savent alors que leur pilosité reviendra à la normale dès lors qu’elles arrêteront le traitement.
Le mode de vie
Garder un poids correct est stable permet de limiter la pilosité dans le cas ou vous êtes sujette à l’hirsutisme. Lorsqu’une femmes est obèse, les oestrogènes qui sont sécrétés se transforment en androgènes dans le tissu graisseux. En effet, l’obésité est un facteur qui aggrave souvent l’hyperandrogénie, soit la production excessive d’androgènes.
L’insuline joue également un rôle important, puisque trop d’insuline provoque une surproduction d’hormones mâles. Or, les personnes obèses développent une résistance à l’insuline et donc davantage d’hormones masculines.
Des signes de maladies
Dans de rares cas, l’hirsutisme peut être un signe avant coureur et annonciateur de maladie, comme une tumeur. Si vous constatez une augmentation rapide et injustifiée de votre pilosité, il est préférable de consulter. Une tumeur de grossesse, ovarienne ou surrénale peut provoquer une augmentation soudaine de la pilosité. Cela peut également être un facteur de risque de prise de poids, de diabète ou de maladies cardiovasculaires.
Mais pas de panique, il peut simplement s’agir d’effets secondaires liés à la prise ponctuelle de certains médicaments.
Quand consulter ?
Il est important de consulter dès que vous constatez une pilosité anormale si l’origine n’est pas identifiée. Vous pouvez demander conseil à votre médecin traitant dans un premier temps. Celui-ci vous saura vous orienter au mieux soit vers un gynécologue, soit vers un endocrinologue.

Celui-ci vous saura vous orienter au mieux soit vers un gynécologue, soit vers un endocrinologue.
Une analyse des zones normalement peu poilus chez la femme permet de poser un premier diagnostic. Par la suite, une prise de sang permet de déterminer s’il s’agit d’un dérèglement hormonal ou si la cause est tout autre.
Les impacts de l’hirsutisme dans la vie quotidienne
L’hirsutisme est souvent mal vécu chez la femme. Une pilosité excessive sur des zones visibles comme le visage peut directement impacter le quotidien. Cela donne naissance à des complexes allant même parfois jusqu’à une isolation sociale.
Une grande partie des femmes atteintes d’hirsutisme sur une longue durée développent de l’anxiété, de la gêne en société, voire même de la dépression dans certains cas. Il peut être utile d’avoir un suivi psychologique lorsque cela devient difficile à vivre au quotidien pour retrouver confiance en soi.
Quelles solutions à l’hirsutisme ?
L’hirsutisme n’est pas une fatalité et il existe des solutions pour diminuer la pilosité et retrouver une vie normale. En fonction du diagnostic, le spécialiste peut proposer une solution efficace et adaptée.
Les médicaments
Une fois la cause identifiée, le médecin peut proposer un traitement médicamenteux afin que la patiente retrouve une pilosité normale. La prise de médicament peut être une solution dans le cas de dérèglement hormonal lié aux ovaires ou aux glandes surrénales.
Parmi ces traitements, on a les pilules œstro-progestatives ou encore les antiandrogènes. Des pilules contenant de la drospirénone (Yasmine ou Yaz) ou de l’acétate de ciprotérone (Diane) sont le plus souvent utilisées.
Ces médicaments ont pour effet de réduire la production d’androgènes et réguler les récepteurs des follicules pileux. D’ailleurs, il est courant d’observer une augmentation de la pilosité chez les femmes qui arrêtent la pilule après des années d’utilisation. En réalité, il ne s’agit pas d’une augmentation mais simplement d’un retour à la normale, puisque la pilule masquait tout simplement les effets des androgènes.
Grâce à la régulation hormonal via des médicaments, les poils poussent plus lentement, en moins grande quantité, mais également plus fins et moins foncés. Néanmoins, les effets ne sont pas immédiats et il faut patienter environ six mois afin d’observer les premiers changements.
Si le dérèglement est d’origine ovarienne, la ménopause signe la fin du problème. En revanche, dans le cas où le dérèglement vient des surrénales, le traitement doit être pris indéfiniment.
L’épilation définitive
Si les traitements médicamenteux ne solutionnent pas le problème, l’épilation définitive peut être une autre solution.
Dans tous les cas, le rasage est une méthode à bannir absolument car cela ne fera qu’empirer les choses. L’épilation à la cire ou la décoloration peuvent être une solution temporaire, mais cela vous demandera tout de même un entretien régulier.
L’épilation électrique (ou électrolyse), ainsi que la lumière pulsée ou le laser peuvent permettre de résoudre le problème de façon permanente. Les IPL domestiques sont une solution confortable et abordable pour une épilation indolore et longue durée. Parfois, l’épilation définitive par des professionnels peut même être prise en charge par la sécurité sociale.
Dans tous les cas, il est primordial de valider avec votre médecin la méthode d’épilation. Assurez-vous que cela soit la solution la plus adaptée par rapport à l’origine de votre hirsutisme et que cela soit sans danger.
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